L’arnaque de l’appel du président est une menace réelle pour les entreprises, en particulier celles qui ne sont pas préparées à ce type d’attaque. La clé pour se protéger réside dans la vigilance, la formation des employés, et l’établissement de procédures claires et sûres pour la gestion des fonds. Avec des précautions adéquates, il est possible de déjouer cette arnaque et de protéger les actifs de l’entreprise.

L’arnaque de l’appel du président, également connue sous le nom de «fraude au président», est une escroquerie sophistiquée qui cible principalement les entreprises. 

Ce type de fraude consiste pour les escrocs à se faire passer pour le président ou un cadre dirigeant d’une entreprise, dans le but de tromper un employé, souvent au sein du service comptabilité ou finance, et de lui faire transférer d’importantes sommes d’argent sur des comptes à l’étranger.

Comment fonctionne l’arnaque ?

L’escroquerie repose sur une manipulation psychologique minutieuse et une préparation en amont. Les fraudeurs commencent par recueillir des informations détaillées sur l’entreprise ciblée et ses dirigeants. Ils utilisent ensuite ces informations pour convaincre un employé de la légitimité de leur demande.

Voici les étapes typiques de l’arnaque :

Prise de contact : L’escroc appelle ou envoie un email à un employé en se faisant passer pour le président de l’entreprise ou un cadre dirigeant. Il peut utiliser des techniques de spoofing pour que le numéro de téléphone ou l’adresse email semble légitime.

Urgence et confidentialité : L’escroc insiste sur le caractère urgent et confidentiel de l’opération, souvent sous prétexte d’une acquisition secrète ou d’une situation critique. Il met la pression sur l’employé pour qu’il agisse rapidement et sans consulter d’autres collègues.

Transfert d’argent : Sous l’effet de la pression, l’employé, persuadé d’agir dans l’intérêt de l’entreprise, réalise le virement demandé, souvent vers des comptes bancaires situés à l’étranger et difficilement traçables.

Pourquoi cette arnaque fonctionne-t-elle ?

Plusieurs facteurs expliquent l’efficacité de cette arnaque :

Connaissance approfondie : Les fraudeurs se renseignent sur l’entreprise, son organisation interne, ses pratiques financières et même sur les personnalités de ses dirigeants, rendant leur imposture plus crédible.

Psychologie de la manipulation : L’escroc utilise des techniques de manipulation pour susciter un sentiment d’urgence et de devoir chez l’employé, exploitant la hiérarchie et le respect de l’autorité.

Isolement de la victime : En insistant sur la confidentialité, l’escroc isole l’employé de toute consultation avec ses collègues ou supérieurs, empêchant toute vérification qui pourrait démasquer l’arnaque.

Comment se protéger ?

Face à la montée en puissance de l’arnaque de l’appel du président, il est crucial pour les entreprises de mettre en place des stratégies robustes pour se prémunir contre ce type de fraude. Voici quelques mesures détaillées que les entreprises peuvent adopter pour réduire les risques :

Sensibilisation et formation des employés :

Formation régulière : Organiser des sessions de formation pour sensibiliser les employés aux techniques d’escroquerie les plus courantes. Ces formations doivent être régulières pour que les employés restent à jour face aux nouvelles méthodes de fraude.

Scénarios d’entraînement : Utiliser des scénarios réalistes pour simuler une attaque de type « fraude au président ». Cela permet aux employés de reconnaître les signes d’une tentative d’escroquerie et de savoir comment réagir.

Communication interne : Créer des canaux de communication clairs pour que les employés puissent rapidement signaler toute demande suspecte ou toute situation qu’ils ne maîtrisent pas. Il est important qu’ils sachent qu’ils ne seront pas pénalisés pour avoir demandé une confirmation supplémentaire.

Procédures internes strictes :

Double vérification : Instaurer une règle où toute demande de transfert de fonds doit être validée par au moins deux personnes, et ce, indépendamment de l’urgence de la situation. Par exemple, une demande inhabituelle du président pourrait nécessiter la validation du directeur financier.

Appels de confirmation : En cas de demande de virement inhabituelle, l’employé doit systématiquement confirmer l’authenticité de la demande en contactant directement le dirigeant concerné, en utilisant un numéro de téléphone préenregistré, et non celui fourni dans la demande initiale.

Délai de réflexion : Instaurer un délai obligatoire pour les demandes de virements urgents. Cela permet de réduire la pression psychologique sur l’employé et lui donne le temps de vérifier les détails.

Technologies de protection :

Logiciels de sécurité : Utiliser des solutions technologiques capables de détecter les tentatives de phishing et les attaques de spoofing, comme des outils de filtrage des emails et des systèmes d’authentification à plusieurs facteurs.

Systèmes d’alerte automatisés : Mettre en place des systèmes qui alertent les responsables lorsque des transactions inhabituelles ou de grandes sommes sont en cours de traitement, permettant ainsi une vérification supplémentaire avant que l’argent ne soit transféré.

Surveillance continue : Installer des logiciels qui surveillent en temps réel les communications internes pour détecter des anomalies ou des comportements suspects, comme des tentatives d’usurpation d’identité.

Politiques de gestion des relations avec les banques :

Accords préalables avec les banques : Mettre en place des protocoles avec les banques pour qu’elles demandent une confirmation supplémentaire avant de traiter des transactions importantes ou inhabituelles. Les banques peuvent jouer un rôle de filet de sécurité en retardant des transactions qui semblent suspectes.

Vérifications des comptes bancaires : S’assurer que les comptes bancaires vers lesquels les fonds sont transférés sont vérifiés et correspondent bien aux attentes. En cas de changement soudain de compte bénéficiaire, une vérification supplémentaire doit être effectuée.

Culture d’entreprise :

Encourager la transparence : Promouvoir une culture où les employés sont encouragés à poser des questions et à remettre en question les ordres inhabituels, même s’ils proviennent de la direction.

Clarté des responsabilités : Définir clairement les rôles et responsabilités des employés en ce qui concerne la gestion des finances et des transactions. Tout le monde doit savoir qui a le pouvoir d’autoriser un transfert de fonds et dans quelles circonstances.

Collaboration avec les autorités :

Signalement rapide : En cas de tentative ou de succès d’une arnaque, il est essentiel de signaler l’incident aux autorités compétentes (police, cybercrime) immédiatement. Une réponse rapide peut parfois permettre de bloquer la transaction ou de remonter la piste des fraudeurs.

Partage d’information : Collaborer avec d’autres entreprises pour partager des informations sur les dernières tentatives d’escroquerie et les nouvelles méthodes utilisées par les fraudeurs. Les forums professionnels ou les associations d’entreprises peuvent être des lieux de partage utiles pour se tenir informé.